20 au 22 juin 1940 : Aristides à Bayonne Alors que le paquebot Massilia quitte Bordeaux avec 27 parlementaires rejoignant le Maroc, dont Georges Mandel, Édouard Dalladier, Pierre Mendes France…
Aristides se rend à Bayonne à la demande de son vice-consul débordé de demandes qu'il ne peut satisfaire. Aristides de Sousa Mendes, connaissant parfaitement la région, parvient à circuler. Il arrive dans Bayonne, elle aussi envahie de réfugiés.
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Une voisine, Mme Chatillon Diharce témoigne dans le film documentaire, le Consul proscrit : « Il y avait tellement de gens qui attendaient, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison, que nous avions peur que l'escalier ne cède. La police essayait de mettre un peu d'ordre. Un jour, le vice-consul, dans l'impossibilité de monter les escaliers tant il y avait de monde, fut obligé de passer par chez nous ». ©Bernard Lhoumeau |
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En France, tous les consulats sont assiégés, comme ici le consulat des États-Unis à Marseille.. ©Dr. Hans Cahnmann/USHMM, courtesy of Willy Fogel |
Au consulat, au 8 de la rue du Pilori, la petite rue face de la cathédrale qui descend aux halles, il trouve des milliers de personnes désespérées en attente d'un visa pour la vie. Aristides ordonne à son vice-consul, Manuel Vieira Braga, de délivrer les visas. Celui-ci lui répond : « Je ne peux obéir qu'aux ordres de mes supérieurs et à la circulaire no 14 du 11 novembre 1939 ».
Le consul lui rétorque : « Votre responsable hiérarchique c'est moi et en ma qualité de consul général, je vous ordonne de délivrer des visas à tout le monde ».
Mais Manuel Vieira Braga insiste : « Vous commettez un acte grave, vous vous exposez à des sanctions et des conséquences pour votre carrière ».
Aristides lui répond alors : « Cher ami, ma carrière est secondaire par rapport à toutes ces vies à sauver ». De nouveau des visas Aristides de Sousa Mendes s'installe au bureau du consul et commence à délivrer des milliers de visas sans formalité.
Devant la foule massée dans la rue, dans la cour et dans l'escalier en bois qui mène au 3e étage de l'immeuble, Aristides de Sousa Mendes demande de descendre une table et une chaise. Le travail à la chaine recommence dans la rue, où les passeports sont ramassés, tamponnés, signés et rendus à leurs propriétaires. L'armistice Le 22 juin 1940, alors que le gouvernement français est toujours installé à Bordeaux, la France signe l'Armistice.
Le IIIe Reich met en place toute une série de mesures pour limiter la circulation des personnes et instaure la ligne de démarcation. |