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Avril 1940, tout s'accélère Les gouvernements européens fuient l'avancée allemande. En avril 1940, la grande-duchesse de Luxembourg, sa famille, les principaux membres de son gouvernement et 70 000 Luxembourgeois prennent le chemin de l'exil. 50 000 réfugiés hollandais et deux millions d’évacués belges viennent s’ajouter aux millions de Français qui cherchent à gagner le sud de la France. La population de Bordeaux, du nombre de 300 000 personnes avant le 10 mai, dépassa 700 000 à la fin du mois, voire beaucoup plus. Le nombre de réfugiés en attente de visa devant le consulat du Portugal augmente chaque jour. Lisbonne reste le seul port d’Europe de l’Ouest ouvert, avec des liaisons vers les Amériques, le Moyen-Orient et l'Afrique.
S'il ne peut accorder de visas à des « gens indignes », il en accorde aux nombreuses personnes qui ne sont pas concernées par la circulaire no14, les non-juifs américains, belges, français, anglais et hollandais. Mais le 24 mai 1940, Salazar envoie une nouvelle circulaire n'autorisant plus aucun visa sans autorisation préalable du ministère et de la PVDE (police de vigilance et de défense de l’État). Aristides continue comme si de rien n'était. Le 21 mai il demande de nouvelles autorisations. Salazar répond : « respect de la circulaire no14 ! » La Belgique et la France dévastées Le 20 mai, arrivent à la gare Saint-Jean de Bordeaux, en provenance de Bruxelles, Isabel la fille d’Aristides, son époux Jules d’Août, leur enfant âgé de deux ans Manuel et deux de leurs amis diplomates. Ils racontent la Belgique et la France dévastées par les bombardements, leur périple pour rejoindre Bordeaux, et le sort réservé aux Juifs et aux réfugiés. Au consulat, devant lequel campent de nombreux réfugiés, le nombre de demandes quotidiennes se chiffre à plusieurs centaines. Aristides est contraint de ne pas y répondre, même s'il commet « quelques irrégularités ». La guerre devient mondiale Le 10 juin 1940 l’Italie, alliée de l'Allemagne, déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne. Aristides et Haïm Kruger Le 12 juin 1940, la rencontre d'Aristides de Sousa Mendes et du rabbin Haïm Kruger, Juif polonais âgé de 37 ans, va jouer un rôle déterminant. Le consulat envahi C'est dans ce chaos que César de Sousa Mendes, neveu d’Aristides en provenance de Pologne, arrive à Bordeaux. Il parvient à rejoindre le consulat du Portugal où il trouve la maison de son oncle envahie d'orphelins, de femmes, de personnes âgées campant dans les nombreuses chambres et dans les bureaux. Le désespoir de tous ces réfugiés pour qui il ne peut pas grand-chose, perturbe Aristides tout comme les défaites de la Belgique, pays où il a été si heureux, et de la France qu'il aime tant. Épuisé, impuissant, Aristides s'alite le 14 juin et reste prostré pendant trois jours. |
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