Quatorze Agenda du Comité

De la persécution des Juifs à la Shoah


La Shoah - האוש mot hébreu signifiant « catastrophe » - désigne spécifiquement l'organisation par l'État, par le régime nazi et ses collaborateurs, de la persécution et de l'extermination systématique, et bureaucratique, d'environ six millions de Juifs.

« Holocauste », terme d'une acception plus large, est aussi utilisé. D'origine grecque, Holocauste signifie « sacrifice par le feu ». Les nazis, qui arrivèrent au pouvoir en janvier 1933, avaient développé une idéologie raciale qui voyait dans les Allemands les représentants d'une « race supérieure » et dans les Juifs, des êtres « inférieurs », « indignes de vivre ».
Pendant la Shoah, les nazis s'en prirent aussi à d'autres groupes parce qu'ils les considéraient comme étant « racialement inférieurs » : les Tsiganes, les handicapés et certains peuples slaves, Polonais, Russes, etc. D'autres groupes de personnes, tels les communistes, les socialistes, les Témoins de Jéhovah et les homosexuels, étaient persécutés pour des motifs politiques ou de comportement social.

En 1933, la population juive dépassait les neuf millions de personnes en Europe. La plupart vivait dans des pays que le IIIe Reich occupa ou contrôla pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1945, près de deux Juifs européens sur trois avaient été exterminés dans le cadre de la « Solution finale », la politique nazie d'extermination des Juifs d'Europe. Bien que les Juifs aient été les principales victimes du racisme nazi, on compta parmi les autres victimes des centaines de milliers de Tsiganes. Au moins 200 000 handicapés physiques et mentaux furent assassinés dans le cadre du programme d'euthanasie. À mesure que la tyrannie nazie s'étendait en Europe, les nazis persécutèrent et assassinèrent des millions d'autres personnes. Plus de trois millions de prisonniers de guerre soviétiques furent assassinés ou moururent de faim, de maladie, de manque de soins ou à la suite de mauvais traitements. Le Reich fit également de l'intelligentsia polonaise non-juive une cible de sa politique. Il déporta des millions de citoyens polonais et soviétiques pour le travail forcé en Allemagne ou en Pologne occupée. Pendant les premières années du régime nazi, les homosexuels et d'autres personnes, dont le comportement était jugé socialement inacceptable, furent également persécutés. Des milliers d'opposants politiques (dont des communistes, des socialistes et des syndicalistes) et religieux (tels les Témoins de Jéhovah) furent aussi visés. Beaucoup moururent suite à leur incarcération ou aux mauvais traitements.

Autodafé dans la nuit du 10 mai 1933.
Autodafé dans la nuit du 10 mai 1933. 100 jours après qu'Adolf Hitler fut devenu chancelier d'Allemagne, plus de 20 000 livres brûlent sur la place de l'Opéra à Berlin, des ouvrages des intellectuels Juifs Albert Einstein, Sigmund Freud, Heinrich Heine… Heinrich Heine avait déclaré, un siècle plus tôt : « Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes ». ©Courtesy U.S. Holocaust Memorial Museum/NARA
 

Les premiers camps

Dès 1933, les nazis créèrent des camps de concentration pour emprisonner les Juifs, les Tsiganes et autres victimes de la haine ethnique et raciste, ainsi que les opposants politiques. Pendant les années de guerre, les nazis et leurs collaborateurs créèrent des ghettos, des camps de transit et des camps de travail forcé. Après l'invasion de l'Union Soviétique en juin 1941, les Einsatzgruppen (unités mobiles d'extermination) menèrent des opérations d'extermination de masse contre des Juifs, des Tsiganes et des fonctionnaires de l'État soviétique et du Parti communiste. Plus d'un million de Juifs, hommes, femmes et enfants, fut massacré par ces unités. Entre 1942 et 1944, l'Allemagne nazie déporta des millions de Juifs à partir des territoires occupés vers les camps d'extermination, où ils furent assassinés dans des installations de tueries spécifiquement conçues.

Pendant les derniers mois de la guerre, les gardiens SS contraignirent les prisonniers des camps à des marches de la mort, tentant d'empêcher les Alliés de libérer un trop grand nombre de prisonniers. Lorsque les forces alliées avancèrent en Europe en lançant des offensives successives contre l'Allemagne, ils commencèrent à trouver et à libérer les prisonniers des camps de concentration, dont bon nombre étaient des survivants des marches de la mort. La Seconde Guerre mondiale se termina en Europe par la reddition sans condition des forces armées allemandes à l'Ouest le 7 mai 1945, et à l'Est le 9 mai 1945.

Après la Shoah, bon nombre de survivants trouva refuge dans des camps de personnes déplacées administrés par les puissances alliées. Entre 1948 et 1951, près de 700 000 Juifs émigrèrent vers Israël, représentant plus des deux tiers des Juifs déplacés en Europe. Les autres émigrèrent aux États-Unis et dans d'autres pays. Le dernier camp de personnes déplacées ferma en 1957. La Shoah aboutit à l'anéantissement de communautés juives entières, et dans certains pays, de tous les Juifs qui y vivaient avant la guerre.

Copyright © United States Holocaust Memorial Museum, Washington, D.C. Translation © Mémorial de la Shoah, Paris, France



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33200 Bordeaux - France

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