17 au 19 juin 1940 : Aristides désobéit à Bordeaux Le 17 juin à Bordeaux, le maréchal Pétain, le « vainqueur de Verdun », âgé de 84 ans, est appelé à la présidence du Conseil. Il demande l'armistice à l’Allemagne, signant la défaite de la France, la fin de la IIIe République et s’engageant dans la politique de collaboration avec l'occupant. Les conséquences seront dramatiques pour les millions de réfugiés en France et particulièrement pour les Français. Ce même 17 juin à Bordeaux, Aristides de Sousa Mendes ne décide pas de démissionner. Il choisit d’être honnête avec sa conscience. Il choisit d’agir, de désobéir ! Il sait déjà que Salazar ne lui pardonnera pas sa désobéissance.
Ce même 17 juin à Bordeaux, le général de Gaulle n’accepte pas de déposer les armes. En désaccord avec la demande de Pétain, il choisit de désobéir ! Guidé par sa conscience il quitte la France et s'envole, avec son nouveau gouvernement, de Mérignac pour Londres. Il y prononcera le lendemain sur les ondes de la BBC « radio Londres » le fameux Appel du 18 juin 1940 (inscrit par l’Unesco au Patrimoine « Mémoire du monde » aux côtés de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen). Aristides de Sousa Mendes ouvre le consulat à 8 heures. Il demande à tous de se mettre au travail, d'aller chercher les passeports, de laisser entrer tout le monde, il n'y a pas de temps à perdre. Aidé d’Angelina, de ses fils Pedro Nuno et José et du rabbin Kruger, de son secrétaire José Seabra et de qui peut les assister, il signe des milliers de visas et émet des passeports. Lorsque les réserves de documents officiels sont épuisées, il appose son tampon et sa signature sur de simples bouts de papier. Certains proposent de grosses sommes pour un visa. Il refuse et leur accorde les visas, comme aux autres, jusqu'au dernier. José Seabra tente de faire respecter au minimum les règlements, il enregistre chaque visa. Le lendemain, le consulat ne fermera plus ses portes et José Seabra, débordé, abandonnera écritures et encaissements pour accélérer la délivrance. Angelina soutient Aristides dans ses choix de citoyen de l’Humanité. Elle aide et accueille les réfugiés dans la grande maison du quai Louis XVII, à Bordeaux. La nouvelle se répand comme une trainée de poudre parmi la population cosmopolite des réfugiés. L'espoir renaît. Avec leur précieux sésame, des milliers de personnes prendront la route vers le Portugal. Aristides demande à son vice-consul honoraire de Toulouse, Émile Gissot, de délivrer des visas à tous, sans aucune distinction. |
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